Après des ventes record en 2006 et 2007, la crise économique a frappé durement le nautisme en 2008. L’accessibilité réduite au crédit, l’incertitude et le prix du carburant sans cesse à la hausse se sont ensuite chargés d’accentuer la pression sur une industrie qui, malheureusement, ne réagit pas aussi rapidement que dans le secteur automobile.
Depuis plusieurs années, le principal motoriste, Mercury, continue de présenter des moteurs toujours plus puissants, mais il nous laisse sur notre appétit en matière d’avancées technologiques et surtout, de consommation de carburant… Si Volvo semble avoir progressé, ces dernières années, ce sont les constructeurs de hors-bord qui accouchent des nouveautés les plus intéressantes. Le résultat : des moteurs plus silencieux, qui demandent moins d’entretien et dont les émissions et la consommation ont été réduites, des qualités qui les rendent drôlement attrayants.
La motorisation hors-bord, la nouvelle tendance?
Il n’est donc pas étonnant de constater que de plus en plus de constructeurs intègrent ce type de motorisation à des modèles qui utilisaient dans le passé des moteurs embord ou semi-embord (sterndrive). Jadis réservés aux petites embarcations et aux bateaux de pêche, les hors-bord équipent maintenant plusieurs types d’embarcations de toutes tailles.
Le principal attrait des hors-bord, c’est leur grande efficacité. De plus, puisqu’ils sont positionnés à l’extérieur de l’embarcation, non seulement on y gagne en facilité et en coûts d’entretien, mais cette configuration libère entièrement l’espace à bord habituellement dédié aux diverses composantes mécaniques. Les designers peuvent donc utiliser l’espace supplémentaire pour réaménager l’embarcation et ainsi, rehausser son aspect pratique. C’est un net avantage par rapport à une embarcation de même taille disposant d’une motorisation classique. En outre, pas besoin de préparer le moteur pour l’hiver en injectant de l’antigel dans le système de refroidissement, les moteurs hors-bord se vident d’eau automatiquement; une autre dépense que vous éviterez.
Nous avons pu constater la tendance cette année dans les différents salons du bateau. Sea Ray a introduit une gamme Sundeck à moteur hors-bord incluant un modèle de 27 pieds alors que le constructeur s’était fait remarquer l’an passé avec son 370 Venture, un imposant croiseur doté d’une paire de hors-bord intégrée entièrement au design. Le fabricant floridien Hydrasport propose même un modèle de 53 pieds équipé de cinq hors-bord, rien de moins. Baja Marine, réputé pour ses bateaux de haute performance, a d’ailleurs dévoilé au Salon du bateau de Miami un modèle 23 Islander à pont ouvert doté d’un moteur hors-bord, une première pour le constructeur. On croit fortement au succès de ce dernier et on espère qu’il permettra de relancer la marque.
La percée des modèles à console centrale?
Déjà très populaires chez nos voisins du Sud, les bateaux à console centrale commencent à percer lentement le marché québécois alors que plusieurs amateurs découvrent de plus en plus leurs vertus. Il en existe pour tous les goûts, certains à vocation plus sportive, d’autres dédiés à la pêche ou aux sports nautiques. Le principal avantage de ces modèles touche leur grande polyvalence. Que ce soit pour les sports nautiques, la pêche, la plongée ou simplement pour la randonnée, ce type d’embarcation peut tout faire. Sa capacité à transporter plusieurs passagers est aussi un argument de taille pour ceux qui aiment naviguer à plusieurs.
L’autre grand avantage des embarcations à console centrale, c’est leur simplicité d’entretien. La présence d’un petit toit fixe et rigide protège le poste de pilotage alors que la configuration et les matériaux utilisés à bord mettent l’embarcation à l’épreuve des intempéries. Soleil ou pluie, pas besoin de s’en faire! Il suffit de nettoyer le tout avec un boyau d’arrosage et en quelques minutes, on est prêt pour une autre randonnée. C’est un type d’embarcation très commode si vous avez peu de temps (ou pas l’envie) à consacrer à l’entretien de votre bateau. Ces atouts jumelés à ceux des motorisations hors-bord et donnent des modèles drôlement attrayants.
Qui plus est, les modèles modernes n’ont rien à voir avec ceux du passé. Certains disposent d’un niveau de confort relevé et d’une attention aux détails marquée. Ils n’ont rien à envier aux bateaux classiques et on en retrouve même qui sont dotés d’une cabine incluant toutes les commodités d’un croiseur compact. Le meilleur de tous les mondes!
Les amateurs de haute performance l’ont compris
Un des créneaux qui a rapidement embrassé ce type de configuration et de motorisation ces dernières années est curieusement celui de la haute performance, sans contredit le segment le plus affecté depuis la crise. En raison de leur aspect peu pratique, de leurs coûts d’opération, d’assurance et d’entretien plus élevé, les bateaux sport ont durement été touchés alors que plusieurs marques de renom ont pratiquement été rayées de la carte. Depuis 2008, très peu de modèles neufs ont été vendus, ce qui au passage permet de soutenir la valeur des modèles d’occasion plus récents, la seule bonne nouvelle.
L’intérêt des amateurs de performances s’est progressivement tourné vers des embarcations beaucoup plus fonctionnelles mais tout aussi agréables à conduire, les modèles à console centrale. D’ailleurs, pratiquement tous les constructeurs de renom, Cigarette Racing, MTI, Sunsation et Outerlimits, ont délaissé le développement des modèles en V classiques pour se lancer dans la commercialisation de modèles à console centrale axés sur la haute performance. Selon eux, leurs clients recherchent maintenant des modèles plus polyvalents, ce qui est la grande force de ce type d’embarcation.
Une chose est certaine, à voir le nombre de constructeurs qui commercialisent des modèles à console centrale, on comprend que ce marché en est un d’importance chez nos voisins du Sud. Reste à voir si on sera prêt à adopter la tendance au Québec.